#Futur I – Robots, Chatbots et I.A.

Edito

NVL la revue en 2023 s’était centrée sur l’écopoétique en privilégiant parmi les thèmes écologiques, celui de notre rapport au vivant. Dès qu’on envisage l’avenir de l’humanité, ce sont des dystopies qui s’écrivent ou se mettent en scène sous nos yeux, souvent glaçantes ou désespérantes bien que toujours peuplées de jeunes rebelles qui luttent vaillamment… La LEJ n’a ni à nourrir des angoisses délétères ni à jeter un voile couleur Disney sur la réalité. Dans son programme 2024, NVL la revue affronte le crucial questionnement actuel sur le devenir de la planète et de l’humanité, en explorant la manière dont la littérature jeunesse de fiction et les littératures graphiques nourrissent l’imaginaire des jeunes générations appelées à inventer la suite...

Est ainsi né le projet #Futur, en triptyque, soit deux numéros de NVL qui se complèteront de juin à septembre et viendront se tisser en rencontres et paroles dans une journée  d’échanges à l’Auditorium de la Bibliothèque de Bordeaux le jeudi 3 octobre.

#Futur I – Robots, Chatbots et I.A. en juin, s’attachera à l’Intelligence Artificielle devenue centrale dans ces visions du futur, depuis sa forme concrète de robot jusqu’à son abstraction progressive que signe l’acronyme I.A. Depuis un an, avec la tourmente d’articles, débats, émissions sur le thème, nul n’échappe à ce qu’elle suscite, ce troublant émerveillement fendu par une inquiétude grandissante devant sa toute-puissance supposée.

#Futur II - Un monde imPossible - Dystopie/Utopie - en septembre, élargira son champ au nouvel imaginaire à l’œuvre dans des romans ados (fantasy, dystopies/utopies climatiques, sociales ou politiques) qui ouvrent des pistes inattendues, des BD qui croisent fiction, sciences et philosophie, des albums de fiction qui donnent à voir d’autres façons d’être-au-monde, de cohabiter avec le vivant, voire de se penser. Une nouvelle injonction s’impose, dès lors, aux auteurs jeunesse : « maintenir ouvert le pouvoir d’émancipation sociale des mythes », comme l’affirme Alain Damasio dans Vallée du silicium, son enquête roborative et indispensable sur la Silicon Valley. Les écrivains de l’imaginaire, en effet, sèment les graines d’un autre vivre-ensemble « en déployant une écriture qui par ses thèmes, sa narration et ses personnages donne envie non seulement de se bouger et d’amener un monde vivant à l’existence mais fasse aussi bruisser le désir des liens dans son tissage ».
Dans notre rapport au réel médié par tant d’écrans et de culture uniformisatrice (1), « le champ de l’imaginaire n’a plus rien de secondaire. C’est un champ de bataille en soi… »(2).
Claudine C. Stupar, Directrice de NVL la revue

1 NB: Faire face aux écrans : le n° de décembre parlera des LIvres qui parlent des livres.
2 Toutes les citations sont d’Alain Damasio dans Vallée du silicium, Seuil/ Albertine, 2024