Edito
En juin 2019, nous avions bâti un dossier Demain ma planète ? (NVL 220) qui reste d’actualité mais les problématiques environnementales étant de plus en plus prégnantes, il était évident que 2023 nous conduirait encore sur ce chemin. En mars 23, nous avons crié à tous vents notre Besoin des oiseaux (NVL235). Voilà que Régis Lefort nous indique une direction : écopoétique…? Voyons : éco-, le préfixe environnemental est familier ; il apparait vite que La Poétique ( à ne pas confondre avec le poétique et le genre poésie) est la théorie des formes littéraires qui, faisant ami avec la Rhétorique, devient une méthode pour interroger les discours littéraires et analyser les textes. Vous avez donc dit « écopoétique » ?... Guère plus que le grand public, nous ne connaissions cette notion pourtant à l’étude chez les chercheurs en littérature depuis nombre de lunes. Née de l’ecocriticism américain des années 70 puis de l’écocritique qui se donne pour objet la relation de l’homme à son environnement, « l’écopoétique est une perspective théorique qui se donne pour objectif d’étudier la représentation littéraire des liens entre nature et culture, humain et non- humain »1. Est-ce si nouveau ? Différent de ce sentiment de la nature largement étudié chez les Romantiques par exemple ? Dans son essai Ce qui a lieu. Essai d’écopoétique, Pierre Schoentjes date l’éveil d’une conscience environnementale dans la littérature hexagonale au lendemain de la Seconde Guerre mondiale… Quelques pas et cavalcades plus loin sur ce chemin de l’écopoétique et nous voilà tous passionnés : bon sang, mais c’est bien sûr ! La littérature jeunesse, par le jeune public concerné vers qui vont nos espoirs comme nos inquiétudes, par ses objectifs complexes de littérature adressée, par la richesse de ses inventions, par la liberté de ses fictions qui débordent les genres, par la puissance de sa dimension iconotextuelle, n’offre-t-elle pas le plus beau champ d’expérience à l’écopoétique ? Nous arpenterons encore ce chemin prometteur dans le prochain numéro : que signifie habiter le monde ? et vouloir un lieu à soi ? ces questions essentielles sont-elles contradictoires ? Si vous souhaitez participer à cette randonnée de découverte, faites-nous signe.
Claudine Charamnac-Stupar
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.