Edito
On pourrait ne voir dans l’engouement actuel pour le carnet de voyage, qu’un banal effet de mode. Il suffirait d’avoir dans ses bagages — son sac à dos plutôt ? — un carnet, des crayons, des aquarelles, un appareil photo, des ciseaux, un tube de colle pour que le voyageur se transforme en carnettiste ? N’est-ce pas plutôt le regard, regard d’artiste, de reporter qui à travers la forme la plus appropriée à sa sensibilité nous ouvre des univers à découvrir, univers proches ou lointains ? En édition jeunesse, Paul-Emile Victor a ouvert la voie avec Apoustiak. Puis, vrais et faux carnets se sont multipliés sous la forme de fictions ou de documentaires. Leur point commun : donner à voir un pays, des hommes, des territoires réels et imaginaires avec un regard sensible dans un récit qui relate une expérience singulière. Écrire, et partir pour rencontrer ses lecteurs : c’est l’histoire de Véronique Massenot, qui comme beaucoup d’auteurs invités, a ainsi gardé trace de l’éblouissement de son séjour à Mayotte. Voyager et apprendre à regarder, c’est ce que proposent de nouveaux guides pour enfants : incitation à observer, à découvrir et à engranger des moments uniques. Voyager, c’est laisser déposer en soi des sensations visuelles, auditives, olfactives, tactiles. Le carnet de voyage invite à dépasser les apparences, à se défaire des lieux communs sans rechercher l’exactitude, à affiner ses perceptions par l’écriture, le dessin. Et le lecteur se met en route...
Bernadette Poulou, Directrice de la publication
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