NEB

Caroline Solé nous emmène dans les coulisses des jeux numériques. Et la béotienne et critique que je suis a été enthousiasmée par le récit d’Alex, cet ado attachant qui a perdu sa mère et vit avec un père gentil qui lutte comme il peut contre l’addiction de l’ado au jeu en ligne comme ses copains… en pire, car Alex est très bon. Quand il est harponné par ce nouveau jeu au succès planétaire NEB, il oublie tout, il y va pour gagner. Mais le jeu est piraté par des hackers et s’arrête. Alex va alors rencontrer les pirates, découvrir le dessous des cartes, les manipulations, les stratégies pour rendre les jeux addictifs. On découvre qu’Alex franchit une étape à l’issue de ce jeu puisqu’elle s’accepte comme l’Alexandra qu’elle est, traumatisée par l’accident qui a tué sa mère, et pas elle. À noter que l’auteure a le talent de ne pas laisser le moindre indice au lecteur qui pourrait imaginer Alex au féminin ! Quant aux dessins de Gaya Wisniewski, ils se glissent entre les lignes, encadrent les pages, comme un journal d’ado gribouillé, ou s’épanouissent sur des doubles pages en noir et blanc, sur lesquelles ils entrecroisent des passerelles et des escaliers à la Escher en un réseau terrifiant qui évoque les ramifications du web. Bel objet livre, belle lecture.
Claudine CHARAMNAC-STUPAR