Francisca Sanna - Éditions du Ricochet/ Amnesty international


Personnaliser la peur pour mieux l’apprivoiser, c’est oser affronter toutes sortes de situations proposées pour la rendre à la fois extérieure à soi-même et familière. Dans l’album, on passe en revue : nouveau pays, nouveau quartier, nouvelle école, nouvelle chambre. La peur fait rentrer chez soi très vite, s’enfermer dans la solitude, manger confortablement pour vaincre l’angoisse, lutter pour s’endormir car le sommeil ne vient pas. Réactions qui entrainent
une image de soi dévalorisée. La solution, ce sont les autres, les copains, dont on découvre qu’eux aussi ont peur. Le chien également a peur quand il aboie, car je constitue pour lui un danger. Jouer ensemble laisse entrevoir qu’il n’y a plus trop de place pour la peur. C’est un des apprentissages de la socialisation. L’album suggère plus qu’il n’affirme, laissant ainsi le mental de chacun travailler à sa propre vitesse d’adhésion. Le graphisme joyeux de l’album et les coloris vifs participent également à cette forme de thérapie que propose le livre.

Paule Bloch