Nena Labussière - Rouergue


Mots clés : roman, royaumes, pouvoir politique, pouvoir magique
Un gros roman de fantasy qui ouvre une saga

Enthousiasmant, ce livre sorti en juin, énorme pavé de 600 pages ce qui en rebutera certains : ce serait dommage. Ce sera un joyau de la collection Epik déjà remarquable, C’est un roman de fantasy mais dans ce tome 1 d’une duologie, il y a peu de magie et elle s’harmonise avec une époque qui semble médiévale où guérisseuses et sorcières ne détonnent pas. Dans ce royaume, une épidémie se répand, jamais vue, qui dessèche les corps, les peaux et les muqueuses qui saignent au moindre geste d’un liquide bleu, ce qui la fait nommer le sang d’encre. Le mal n’épargnant pas plus les puissants que les faibles, des luttes de pouvoir imprévues surgissent. Les personnages essentiels sont fouillés, la réflexion sur ceux qui ont le gout du pouvoir et ceux qui ne l’ont pas est intéressante, l’écriture d’un niveau soutenu et au lexique riche, est pourtant remarquable de fluidité. Certes il faut aimer les sagas touffues, pleines de rebondissements, mais dès le début, on est pris par des chapitres très courts qui mettent en scène des personnages divers : c’est un effet de montage cinéma où les cut successifs vous transportent de façon ébouriffante en tous lieux, auprès de chacun, permettant au lecteur d’en savoir beaucoup plus que bien des personnages. Cette jeune auteure mérite un hommage. Ma seule critique (partiale et discutable !) porte sur la fin du roman qui vous laisse sur un coup de théâtre violent qui rebat toutes les cartes : c’est certes un procédé courant du feuilleton et de la série, frustrer le lecteur pour qu’il veuille bien lire la suite… mais je proteste : quand on a des lecteurs qui vous suivent avec intérêt 600 pages durant, c’est qu’ils sont heureux dans le pacte de lecture créé avec l’auteure, ils vous suivront dans les prochaines 600 pages …et ne méritent pas d’être ainsi malmenés ! Cela m’a gâché …l’après lecture !
Claudine CHARAMNAC-STUPAR