Anaïs Vaugelade - DIDIER JEUNESSE
Les malheurs de Sophie ne sont un mystère pour personne et, cependant, malgré le contexte du récit de l’époque, il y a une mise en mouvement pour bien les insérer dans notre époque. Paule Bloch
Comme nous le savons, il y a cette pulsion du petit âge (quatre ans, environ) qui nous pousse à tout essayer et à croire en notre force irrépressible. Puis il y a les déconvenues qui s’accumulent dans l’expérience toute jeune de l’enfant, sans lui donner encore l’indication qu’il va de nouveau faire des erreurs, les précédentes n’ayant pas tout enseigné. Ne dit-on pas « jeune et présomptueux… »
Et Sophie, qui a des idées, pousse très loin ses expériences.
Lorsqu’on entend le disque, on se rend compte que les temps de piano « intermèdes » laissent de l’espace pour coller aux émotions, les intérioriser et arriver à une certaine méditation légère.
La voix d’Elsa Lepoivre reprend, avec gravité ou légèreté ou charme ou joie, l’ensemble du texte. Tout cela est confirmé par le talent de la pianiste, qui à la fin de l’enterrement de la poupée, ne nous laisse pas longtemps dans la tristesse mélancolique de Chopin et sait reprendre une conclusion en nous faisant résonner joyeusement « les scènes d’enfants » si vigoureuses et entraînantes.
L’ensemble est d’un goût exquis et nous permet d’ancrer ce récit dans l’actualité d’une jeunesse qui découvre et se reconnaît dans ses premiers
essais de vie : cruauté, tendresse, pardon, joie de vivre !