Axl Cendres savait raconter à merveille les imparfaits, les cabossés et les loosers. Toute une galerie de anti-héros, mal partis dans la vie, des êtres qui avaient un grain de folie, peuplaient ses récits parsemés de tendresse.
Sous sa plume, les marginaux, les rejetés suscitaient notre empathie. Les familles dysfonctionnelles et leurs vies politiquement incorrectes nous devenaient proches. Elle avait cette folie douce, ébréchée, désaccordée. Elle avait l’apparence et le discours d’un oiseau tombé du nid, contraint de s’endurcir au contact de la vie.
Porte-parole des laissés-pour-compte et des vilains petits-canards, elle invoquait pour nous le destin des éclopés de la vie, sans pathos, sans mièvrerie.
Elle protégeait ses personnages de l’intolérante norme sociale par une dose d’humour grinçant, une pincée de dérision et un ton décalé. Ses récits, écrits par d’autres auteurs, nous auraient paru bien glauques ou sordides. En demeurant toujours en dehors des cases bien carrées, bien proprettes, son humanité chaleureuse et sa distance au malheur, savaient nous troubler, nous émouvoir.
Elle avait 37 ans.
Au revoir, dame en noir !
Marga Veiga Martinez