Gare aux empêcheurs de rêver en rond. Abel l’a échappée belle lui qui « serait fleuve quand il serait grand » ! Et les objections fusent dans la classe, mais Abel a réponse à tout. C’est évident, lumineux, jusqu’à la remarque fatale « et les bateaux, les usines, les gens, leurs déchets dans ton ventre mouillé. » Charrier la pollution. Abel brisé reste sans voix, seul, son rêve fracassé. Il faut la promesse de ses amis malheureux avec lui, de, tous ensemble, avec des seaux, laver ses flots, pour qu’Abel s’anime à nouveau. Tous alors se prennent à rêver. Abel c’est l’innocence du rêve, le pouvoir de l’imaginaire qui dilate le cœur et l’esprit, qui fait vivre. Des illustrations stylisées, naïves, aussi libres que l’imaginaire d’Abel. Tout est permis. Une graphie pour chaque camp. Des teintes d’ocre et de bleu, lumineuses et assourdies pour une touche tendre et poétique. Collaboration très réussie. A chacun maintenant de défendre ses rêves et de s’en approcher le plus possible.
Marie Dufon Roche
5 Cécile Elma Roger /Ill. Eve Gentihomme – L’enfant fleuve
Le Diplodocus, oct 2020, 13,90 €, 9791094908198. A partir de 4 ans