Guerre 14-18 et littérature jeunesse

Guerre 14-18 et littérature jeunesse

Dans ce mois de commémorations de 14-18, ne pas oublier la place des livres pour la jeunesse  pour transmettre la mémoire.

Ouvrez l’album deThierry Dedieu 14-18, Une minute de silence pour nos grands parents… (Seuil) : il  est  particulièrement essentiel car il s’adresse à nous tous, reliant enfants et adultes dans ces images qui s’impriment dans l’imaginaire plus que toute explication.

« Cet album est un monument aux morts de 14, tout le fracas et la souffrance rassemblés dans le sépia du temps qui passe. Le seul texte est plié dans une enveloppe à la fin, une lettre d’épouse à un Poilu. Cette histoire individuelle fait un écho poignant à l’histoire de tous qui traverse les images muettes de l’album. Vous avez dit « muettes » ?!…  » (NVL200 juin14)

Pour le reste, inlassablement, il nous faut redire, faire voir et entendre. Avec des mots simples. Comme dans l’émission de Noëlle Breham sur France Inter du 9 novembre:  comment la guerre de 14 a commencé ? redemande une fillette de 8 ans. L’historien a répondu en quelques phrases simples et fortes. En gros comme une dispute dans la cour de récré.Ne croyez pas que cette réponse  soit si simpliste.

Mais les romans jeunesse couvrent aussi tout le champ du savoir sur cette guerre, le connu, le moins connu, le longtemps tu aussi comme l’exécution des mutins ou la douleur des retours de soldats… Allez voir la riche bibliographie dispersée dans le numéro 200 de NVL Abécéguerre : de Sarajevo à Sarajevo.

Hommage

Hommage. La revue Griffon a mis la clé sous la porte.
Et c’est triste. Une revue qui meurt n’est pas remplacée, ça fait un trou dans le maillage de la culture et de l’esprit.
Nous avions bien des points communs :
la revue était née comme NVL dans les années 70 sous le titre Trousse Livres ; revue indépendante gérée par des bénévoles passionnés, elle faisait lien entre tous ceux qui sont concernés par le livre d’enfance et de jeunesse. Les valeurs qui les ont animés sont aussi les nôtres.
A tous ceux qui l’ont fait vivre, Salut.

Nous y étions #1

Les PtitsBerets
Journée professionnelle « La campagne… des livres », à Morlanne (64), le 7 novembre 2013 :

La revue NVL et le CRALEJ souhaitent soutenir et faire connaître les petites maisons d’éditions francophones. L’une de nous a ainsi pu assister à la Journée professionnelle « La campagne… des livres », organisée par l’agence régionale écla (écrit cinéma livre audiovisuelle) et la maison d’éditions Les P’tits Bérets, le 7 novembre dernier, à Morlanne dans les Pyrénées atlantiques.
La matinée fut l’occasion de découvrir les magnifiques locaux médiévaux et la diversité des propositions de l’équipe des P’tits Bérets: 30 livres illustrés parus en 3 ans, en différentes collections pour tous les âges, certains accompagnés de livrets pédagogiques, de livrets-jeux, d’expositions et d’ateliers. Une exposition présentant la chaîne du livre aux enfants et différents supports (affiches, sérigraphies, bijoux, etc.) reprenant les illustrations des livres sont également disponibles.
Pour en savoir plus sur Les P’tits Bérets: http://www.lesptitsberets.fr/
France bleue était là, vous pouvez écouter un rapide reportage de 5 minutes à l’adresse http://www.francebleu.fr/infos/meme-pas-peur/meme-pas-peur-l-atelier-les-p-tits-berets-morlanne-une-maison-d-edition-jeunesse-0

Au cours de l’après-midi, une table-ronde « Acteurs du livre en campagne… pourquoi et comment travailler ensemble ? » abordait les avantages et les inconvénients du travail en milieu rural, en confrontant les points de vues d’auteurs, bibliothécaires, enseignants, éditeurs, libraires.
Suite à des problèmes techniques, la restitution prévue n’a pu voir le jour.

D/Hommage

C'est moi le plus beau - Mario Ramos - Pastel

C’est moi le plus beau – Mario Ramos – Pastel

– Maman! Regarde…C’est moi Valentin la terreur! Hein ! T’as peur du monstre?! Hein! C’est moi le plus fort! …le plus malin!… C’est moi le plus beau!
– Arrête de faire le singe. Allez au lit , petit monstre!

Ce dialogue vous rappelle quelqu’un?
L’illustrateur Mario Ramos était né à Bruxelles en 1958. En 1995, il mettait le monde à l’envers: pensez, le loup qui voulait être un mouton… Depuis, ses albums reconnaissables entre tous ont donné confiance à nos petits loups, cadeau fabuleux, inusable.
Le 16 décembre 2012, ce fut son dernier voyage?
Mon oeil!
Simplement, le roi est occupé à arpenter les nuages.
Tout en haut … Aux bras de la princesse Grenouille…
Et nous on continuera à chantonner Loup, loup, y es-tu?

( 17 titres d’albums de Mario Ramos sont cachés là. A vous de les trouver! )

Claudine Charamnac Stupar

Bonne année, bleue, bleue

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Comme les pages couleur du numéro 194 Spécial Illustrateurs, notre cadeau de fin d’année aux fidèles abonnés -et envoyé au même tarif que les autres numéros à ceux qui en feront la demande !- 120 pages, un cahier de 24 images couleurs : c’est que les artistes de l’illustration nous ouvrent des sentes lumineuses dans le ciel actuel quelque peu assombri…

Face à la profusion de la fin d‘année où les plus beaux albums ont noyés dans la masse des livres cadeaux rutilants, notre revue critique prend quelque sens.
Ouvrez donc Ma jungle de Antoine Guilloppé ou Soie de Rébecca Dautremer : on a envie de les offrir à ceux qu’on aime quel que soit leur âge…
Et si l’Art –pour- tous se réfugiait à présent dans les albums dits pour la jeunesse… ?
Seul endroit où des artistes voient leurs créations se diffuser dans l’espace social…
Seul endroit où l’art peut toucher tout le monde au hasard d’une bibliothèque, d’une librairie, d’un cadeau choisi, d’un feuilletage…
Seul endroit où la plupart des enfants ont l’émotion de la rencontre artistique, celle qui ouvre les portes du rêve…

Et si ces albums pour la jeunesse étaient ce que nous, adultes, pouvons offrir de mieux à nos enfants,
des phares …
«… le meilleur témoignage
que nous puissions donner de notre dignité… » ( Baudelaire, Les Phares)

Claudine Charamnac Stupar

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