Ruralités, jeunesse et littérature

Edito

Effervescence de l’actualité. Actualité récente : le déferlement de la parole féminine auquel nous assistons ces dernières semaines.  Nous vous invitons à relire et faire lire le NVL 213, sept.  2017  (Se) Représenter le corps,  en particulier  l’article du collectif The Nasty Uterus qui dénonce avec force un tendancieux documentaire du Dr Cymes.  Cela renvoie aussi à notre  numéro intitulé Faire face au sexisme (NVL 194, déc. 2013), épuisé mais bientôt en ligne sur notre site. Actualité aussi quand le Comité de Lecture soulève le problème de la représentation de la ruralité en littérature jeunesse. A première vue,  une image passéiste, idyllique, d’une campagne plus fantasmée que réelle. N’était-ce pas  le rêve d’une campagne disparue ? A y regarder de plus près, c’est aussi le souci écologique, le retour à la terre et  au bio, le respect de la nature. Mais rien sur l’agriculture intensive, sur des agriculteurs otages des banques, dépendants des laboratoires chimiques, des industries de transformation, écrasés par les contraintes administratives. Face à cette profession en danger alors qu’elle est censée nous nourrir, le consommateur, le citoyen est interpellé. Enfin, n’y a-t-il pas des ruralités au pluriel, la campagne ne se réduisant pas au monde agricole ? Chercheur de l’INRA, sociologue, bibliothécaire et Association des Bibliothécaires de France ont collaboré ici avec l’équipe NVL pour s’intéresser aux jeunesses rurales, aux  lieux de lecture, aux associations qui font bouger les lignes, et  interroger ce que la littérature jeunesse dit des ruralités. Actualité encore, des auteurs jeunesse en ébullition contre leur condition économique et morale ou les scientifiques  dans un bel effort de vulgarisation pour atteindre les jeunes à travers une exposition ( cf Echo de la vie du livre ). Enfin, hors de l’actualité, de l’agitation des évènements, la poésie. Mais pourtant effervescente, la poésie  vit et s’invente dans des livres divers, elle aère les esprits. La poésie pour respirer.

Bernadette POULOU  et Claudine CHARAMNAC STUPAR, NVL la revue