Alexios Tjoyas - L'initiale


C’est un petit livre (format 20 x 20 cm, 24 pages) qui semble d’abord fait pour les plus petits. La couverture est intrigante : de petites jambes noires ou jaunes animent une grosse tache rouge constellée de flèches. Les illustrations à l’intérieur du livre sont à la hauteur des attentes : un graphisme inspiré de peintures traditionnelles indiennes, africaines dont les couleurs sont mates et un peu sombres. Les paysages, citadins ou non, rendent compte d’un imaginaire plutôt fantastique. Bref un ensemble intrigant, comme la première impression le laissait supposer. Les enfants de 8/ 10 ans ou plus pourraient être attirés par cet univers et ce graphisme. Mais il est dommage que ces très belles illustrations soient assorties d’un texte absolument incompréhensible pour qui n’est pas obsédé de la flèche. Les premières phrases laissent penser que l’on lira un documentaire sur la vie des flèches. Le récit principal se perd ensuite dans une histoire de flèches perdues. Les illustrations sont parsemées de bulles qui évoquent la bande dessinée et qui contiennent des réflexions, des interpellations, des propos sans réel lien entre eux. La quatrième de couverture annonçait : « Une histoire d’hommes-flèches, cela doit avoir un sens. » Je n’en ai pas trouvé. Il y a une incohérence entre le format, le propos et les illustrations : je doute que ce livre trouve lecteur.

Véronique Trezeguet Busquet