Raymond Perrin - Harmattan (l')
Cette Histoire du roman policier pour la jeunesse rend compte de l’évolution et de la richesse d’un genre tardivement admis dans sa diversité et sa légitimité ! Non seulement le polar jeunesse existe mais il manifeste aujourd’hui une belle vitalité, tant par sa présence dans des collections « noires » et spécifiques que dans les collections généralistes où figure souvent l’étiquette policière. On a longtemps voulu exclure le polar du champ jeunesse ou le réduire à des récits d’aventures puérils. Puis des séries anglo-saxonnes, plus tard françaises, apparaissent, mettant en scène des enfants enquêteurs, le plus souvent en petites bandes, ceci sous le contrôle strict de la loi du 16 juillet 1949. Claudine Charamnac Stupar
La mutation capitale se produit lors de la naissance, chez Syros, de la collection « Souris noire » faisant appel aux meilleurs auteurs pour adultes. Elle démontre que le polar peut s’ouvrir au monde actuel et à la réalité quotidienne, au prix de quelques précautions, ellipses ou métaphores. Depuis 1986, les collections du genre, les séries mettant en évidence héros et héroïnes du polar et les oeuvres autonomes se sont multipliées, s’ouvrant à toutes les variantes
du polar, y compris le pastiche et la parodie. Peu à peu, le policier jeunesse s’est affranchi des frontières de l’âge et du genre en flirtant ouvertement avec le roman historique, fantastique ou même de science-fiction, tout en prenant parfois comme support l’album illustré ou de bande dessinée, le manga ou le livre interactif et ludique. L’intégration d’oeuvres policières dans les listes de lectures de l’Éducation Nationale, au collège puis à l’école primaire, a favorisé la légitimation d’un genre dont le rôle éducatif et pédagogique est aujourd’hui reconnu.